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Politique

Madagascar | Remaniement en dernière ligne droite pour Andry Rajoelina

Par Maminirina Rado

Le 20 février dernier, sept ministres du gouvernement malgache ont été remplacés lors d’un remaniement déjà pressenti depuis plusieurs jours. Tandis que les élections se profilent en novembre prochain, pour le premier tour, et décembre pour un éventuel second. 

 

Sans doute le dernier remaniement de l’ère Rajoelina, en cinq années de pouvoir, le chef de l’Etat a procédé avec celui–ci à son cinquième changement de l’équipe gouvernementale. Bon gré mal gré, plus de 80 % de la population vît sous le seuil de la pauvreté. En cinq ans de pouvoir, Madagascar se trouve dans les trois derniers pays les plus pauvres au monde, que ce soit en PIB (Produit Intérieur Brut) ou en IDH (Indice du Développement Humain).

Dès lors, une partie de l’opinion publique considère ce remplacement de huit ministres au sein du gouvernement une garantie pour faire face aux élections. Selon un quotidien proche de l’opposition, ces huit nouveaux venus faisaient partie du gouvernement de la transition. A l’approche des échéances présidentielles, en novembre et décembre, Andry Rajoelina semble vouloir s’entourer d’une équipe de confiance. Notamment, le général Josoa Rakotoarijaona, en tant que ministre de la défense nationale.

Landy Randriamanantenasoa, pour le ministère de la Justice, celle–ci a pour mission, entre autres, de faire oublier les récentes scandales de soi–disant corruption impliquant le président de la cours suprême Ranary Robertson Rakotonavalona ; remontant jusqu’au premier ministre, Christian Ntsay, un sénateur proche du pouvoir, un officier de police et d’autres hautes personnalités de l’administration. D’autant plus que les malgaches ont perdu confiance à leur système judiciaire.

D’un autre côté, « tenir la justice, pour le pouvoir en place, c’est aussi un moyen de museler les adversaires potentiels. Ici, il y a un terme devenu populaire, ‟hamoronana dossier”, c’est–à–dire, « monter un dossier pour nuire à quelqu’un ou quelqu’une », explique un observateur avisé de la scène politique malgache. C’est une pratique malheureuse qui s’est faite à Madagascar depuis toujours, particulièrement lors du règne Ratsiraka.

Au mois de février, les premières salves ont été tirées. L’ancien président de la République, Hery Rajaonarimampianina est arrivé au pays le 11 février après plus de quatre ans d’exil volontaire en France. Quelques jours après, la justice malgache a condamné sa femme Voahangy Rajaonarimampianina à un an d’emprisonnement avec sursis pour complicité de faux témoignage suite à un procès intenté par le milliardaire, Mamy Ravatomanga, du premier cercle de proches du président actuel.

« Il y a d’autres dossiers en suspens à son encontre qui attendent leurs sorties », confie une source informée qui a voulu garder l’anonymat. Voilà déjà une première épine dans le pied d’un candidat assez sérieux face à Andry Rajoelina. Tandis que les communicants de ce dernier cherche à créer la zizanie entre Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina, qui pourraient former une alliance solide pouvant contrer l’actuel chef de l’Etat en cas de deuxième tour.

« Pour l’instant, le camp Rajoelina et Rajaonarimampianina tente des rapprochements. Personne ne veut s’allier avec Ravalomanana, qui est dans la ligne de mire des opérateurs étrangers », ajoute la source. Ces opérateurs étrangers, de nationalité française pour la plupart, détiennent une grande partie du secteur de la consommation et économique malgache, hydrocarbures, télécommunications, immobiliers, importations…

Du temps où il était président de la République, Marc Ravalomanana a mis en place un réseau de distribution de produits de premières nécessités qui grillaient toute la concurrence. Avec des prix largement à la baisse pour les ménages. Ce qui a fait grincer les dents des opérateurs importateurs étrangers. Il y a eu des emprisonnements pour faciliter ce monopole économique. Raison pour laquelle, l’opinion publique estime que ces businessmen étrangers se sont ligués pour l’évincer.

S’allier à Rajaonarimampianina pour le Mapar, le parti présidentiel, pourrait aussi déséquilibrer Marc Ravalomanana dans les régions centrales du pays. L’ex–province d’Antananarivo reste la chasse gardée de celui–ci. Avec le plus grand nombre d’électeurs. Tandis qu’Hery Rajaonarimampianina a la main mise pour le nord. Du fait que pendant de son mandat, le prix de la vanille verte a été le plus élevé (300 000 ariary le kilo), depuis ces vingt dernières années.

Tout dépendra de la population, celle–ci souffre. Taux d’inflation à plus de 33 % en cinq ans, insécurité en tout genre, kidnapping, vols de zébus, vols d’yeux, etc, chômage élargi, mauvais états des routes nationales et urbaines, collines d’ordures dans les centres urbains, coupures intempestives de l’électricité… Elle se sent délaissée par le pouvoir en place. Andry Rajoelina est en train de perdre de sa superbe de l’année 2018. Les dizaines de promesses de campagne n’ont pas été tenues, comme la baisse du prix du riz, de l’huile, la fin des délestage…

Quoi qu’il en soit, à toute élection présidentielle à Madagascar, le président en exercice qui se représente pour un second mandat est toujours assuré d’y arriver.

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