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Afrique / Transformation des matières premières sur le continent : Une idée réalisable selon Edem Anani

AWR

La transformation locale des matières premières sur le sol africain a été la thématique abordée en début de semaine écoulée sur l’émission « Au cœur de l’Actu » de BBC-Afrique. Cette émission avait reçu Dr Edem Anani, spécialiste de l’économie des ressources naturelles, enseignant-chercheur à l’université de Lomé au Togo.

En effet, prise dans sa totalité, l’Afrique ne représente que 3% du produit intérieur brut (PIB) au niveau mondial, alors que son sous-sol regorge de richesses. 30% des ressources minières mondiales se trouvent en Afrique selon l’Organisation des Nations Unies (ONU). Et beaucoup de dirigeants à plusieurs occasions ont émis l’idée d’une transformation sur place des ressources issues du sous-sol africain.

A la question de savoir si l’idée de transformer localement ces matières premières afin de générer plus de revenus, plus de développement était possible et réaliste, Edem Anani a été on ne peut plus clair. « Transformer les ressources naturelles en Afrique n’est pas une idée du tout facile, du moment où nous ne disposons pas assez de moyens techniques. Mais je pense que c’est faisable parce que nos autorités peuvent avoir la main pour des négociations avec les entreprises multinationales qui exploitent nos ressources naturelles tout en revoyant les contrats signés en leur demandant d’installer des unités de transformation sur le continent », a-t-il laissé entendre sur BBC-Afrique.

De son point de vue, sur la base des contrats que ces entreprises signent, les multinationales sont dans l’obligation d’installer, d’apporter des moyens techniques et de transformer en Afrique. Seulement, Dr Edem Anani souligne que l’un des problèmes qui minent le développement du continent, repose sur la qualité et la faiblesse des institutions. Ce qui impacte négativement au plan macroéconomique les pays qui se retrouvent ainsi endettés et qui sont également caractérisés par le clientélisme et la corruption. Il serait alors risqué de tout miser sur une transformation locale des matières premières pour favoriser l’émergence économique. « On peut tout miser sur l’exploitation des ressources naturelles. Une fois qu’on mise tout, les revenus que nous recevons de ces ressources naturelles doivent servir au développement des populations, au développement de la croissance économique des pays. C’est vrai que nous faisons face à un certain nombre de risques, notamment la fluctuation des coûts des matières premières, une volatilité très prononcée. Il y a le secteur des ressources naturelles qui se développe au dépend des autres secteurs de l’économie qui deviennent moins compétitifs et font face à la concurrence étrangère. Nous avons également la question de la gestion de la rente minière issue de l’exploitation de nos ressources naturelles », ajoute l’enseignant-chercheur à l’université de Lomé.

Parlant de la transformation sur place, quelques pays s’en sortent en dépit des goulots d’étranglement. Edem Anani cite en exemple le Botswana et l’île Maurice. Selon ses explications, le Botswana qui exploite le diamant a exigé de ses partenaires que cette ressource soit transformée sur son territoire. Même chose pour le sucre exploité à l’île Maurice. Deux pays qui ont su tirer profit de la rente minière pour pouvoir s’assurer un développement digne du nom. « C’était des pays où le niveau de développement était très bas, mais aujourd’hui ils constituent des références en Afrique », révèle Edem Anani.

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