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Culture

Bénin | Art visuel : « L’Afrique ne peut plus être mise en boite », dixit Ishola Akpo

Réalisation : Louis Tossavi

Ishola Akpo est un artiste visuel béninois qui travaille à partir d’images numériques retouchées pour créer ses propres images suivant des alliages de couleurs et de formes figuratives. Né en Côte d’Ivoire et travaillant entre Cotonou et Paris, il a participé à plusieurs expositions à travers le monde avec ses séries qui suscitent la réflexion sur des thèmes variés. Nous abordons avec lui dans cet entretien sa série « L’Afrique n’est pas une île » qui a été présente sur l’exposition « Wax Stories » de la Fondation Zinsou en 2019 à Cotonou. Il nous parle également de sa perception de la dot, l’un des thèmes autour duquel gravite son travail et qui représente le symbole du mariage traditionnel en Afrique.  

 

AWR : Quel sens revêt la dot pour vous et quelles sont vos sources d’inspiration ?

Ishola Akpo : C’est ma grande mère qui a initié ce projet sans le savoir puisqu’elle me demandait tout le temps de venir la prendre en photo et moi je lui disais que je ne sais comment le faire. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à réfléchir et je lui ai demandé de me raconter son histoire avec mon grand-père. Elle a commencé à me raconter l’histoire de sa dot et des restes des objets qui se trouvaient un peu partout dans la maison. Elle m’a raconté l’histoire avec beaucoup de poésies, beaucoup d’émotions. C’est à partir de cet instant que j’ai commencé à photographier ses objets qui lui restent.

De façon très poétique, j’essaie d’enlever ces objets qui étaient dans la maison de leur contexte habituel et je les ai photographiés sans me soucier de la lumière du cadrage. Je pense que tous ceux qui regardent cette série doivent ressentir quelque chose parce que la dot d’une manière ou d’une autre se retrouve dans toutes les familles africaines. Même si aujourd’hui elle est diluée, la dot reste présente.

Que nous rappellent les objets de cette série ?

Quand on voit ces objets, on se souvient toujours de sa propre dot ou de la dot de quelqu’un de très proche. Quand je prends par exemple les bols qui n’existent pratiquement plus aujourd’hui, c’est quelque chose d’émouvant qui rappelle l’histoire. Pour moi, il était important de travailler sur cette mémoire familiale qui tisse un lien vers la mémoire collective, c’est donc important que ma grand-mère reste immortelle et qu’elle reste dans la mémoire familiale. J’ai aussi travaillé sur d’autres séries. Il y a par exemple ‘’djahibi’’ qui parle de mon identité, de mes racines, ‘’Agbara Women’’ qui présente une quarantaine de femmes puissantes ‘’d’âge mure’’.

Quelle explication donnez-vous à votre série ‘’l’Afrique n’est pas une Île’’ ?

On ne peut pas cartographier l’Afrique. Elle a beaucoup de racines et ramifications. Aujourd’hui, l’Afrique ne peut plus être mise en boite. A travers « l’Afrique n’est pas une Ile », j’invite chacun à apporter sa vision de ramification sur l’Afrique. C’est quelque chose de très important qui peut nous ouvrir les yeux et qui peut nous aider à nous reconnecter avec nos racines.

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