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Politique

Burkina Faso / Verdict du procès Sankara : « Je suis soulagée parce qu’il est réhabilité », dixit Mariam Sankara

AWR

Ouvert en octobre 2021 devant le tribunal militaire de Ouagadougou, le procès de l’assassinat de l’icône de la révolution burkinabè et du panafricanisme, Thomas Sankara, a connu son verdict ce 6 avril 2022 en présence de certains accusés, de leurs conseillers et des familles de victimes. Les inculpés sortent de ce procès avec des peines différentes.

L’ancien chef d’Etat Burkinabé Blaise Compaoré en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014, ses anciens collaborateurs Hyacinthe Kafando en fuite et Gilbert Diendéré ont été condamnés à la prison à perpétuité. C’est le verdict rendu par le tribunal militaire de Ouagadougou dans le procès de l’assassinat de Thomas Sankara, rendu ce 6 avril 2022, 34 ans après le décès de l’icône du panafricanisme. Ils sont reconnus coupables d’attentat à la sureté de l’Etat, d’assassinat et complicité d’assassinat, ainsi que de subordination de témoins. 8 autres personnes ont été condamnées à des peines allant de 5 ans de prison avec sursis à 20 ans de prison ferme. Trois (03) accusés dont deux (02) médecins, qui avaient livré des actes de décès à certaines familles de victimes avec de fausses mentions sur la nature de la mort, ont été relaxés.

Mariam Sankara, la veuve de Thomas Sankara y voit un aboutissement. « Nous pouvons dire que nous avons eu connaissance de beaucoup de choses. Nous pensons que le juge a fait ce qu’il faut faire. Notre but aussi c’était que les violences politiques qu’il y a eu au Burkina Faso finissent.  Ce verdict va donner à réfléchir à beaucoup de personnes », a-t-elle déclaré au micro de BBC Afrique. Elle a ajouté par ailleurs sur Rfi après l’énoncé du verdict que ce procès a permis aux Burkinabè de savoir qui était Thomas Sankara, l’individu, l’homme politique, ce qu’il voulait de son pays et de comprendre ce que ceux qui l’ont assassiné voulaient. « L’affront lancé au Président Sankara a été lavé. Personnellement je suis soulagée parce qu’il est réhabilité », se réjouit l’ex-première dame du Burkina Faso.

Aux côtés de Thomas Sankara ce 15 octobre 1987, 12 de ses collaborateurs dont Frédéric Kiemdé, avaient été également assassinés. La fille de ce dernier qui avait 4 mois à l’époque s’est aussi prononcée après le verdict. « J’ai eu un sentiment de joie, d’exaltation, de soulagement même à en venir à des larmes. C’est une très belle surprise. Je trouve que la sentence est juste et non sévère quand on voit les actes qui ont été posés. Pour moi, il fallait une sentence exemplaire qui dissuaderait d’autres dirigeants », a déclaré Aïda Kiemdé aujourd’hui âgée de 34 ans.

Une peine plafonnée, excessive selon Me Somé

Les avocats des familles des victimes et des inculpés n’ont pas manqué d’apprécier la décision rendue par le juge. Me Mathieu Somé avocat de Gilbert Diendéré parle d’une peine excessive qui ne fait pas la part entre les présents et les absents. « C’est la peine plafonnée. Elle est excessive de mon point de vue. En étant accusé présent, il a pris la même peine que ceux qui étaient absents. J’ai trouvé cela sans rentrer dans les détails pas tout à fait juste, parce qu’il est venu apporter sa contribution en s’expliquant devant le juge. La décision qui a été rendue ne me surprend pas. Elle n’est pas du tout une bonne, parce qu’elle n’a pas respecté les principes que la procédure imposait à la juridiction qui a rendu la décision. Les questions subsidiaires qu’imposait la loi n’ont pas été posées », a-t-il fait remarquer sur BBC Afrique et Rfi.

Me Guy Hervé Kam, avocat coordonnateur d’un mouvement politique au Burkina Faso pense qu’il n’y pas eu de problème de procédure durant ce procès. « Ces questions de procédure ont été tranchées par la chambre de contrôle de l’instruction avant que le dossier n’arrive sur la table de la chambre des jugements. Le code de procédure a été clair. Les questions qui ont été tranchées par la chambre de contrôle ne reviennent plus dans le débat. Mon confrère le sait et tout ceci n’a qu’un seul objectif : discréditer la décision qui a été rendue », réplique-t-il.

Pour Fidèle Toé ancien ministre de Thomas Sankara, la Cour militaire n’a pas été sévère mais juste. « Tous les chefs d’Etat africain doivent savoir que désormais on ne peut pas arriver à la tête d’un pays par coup d’Etat », a-t-il souligné au micro de Rfi. Pour lui, le Burkina Faso sort grandi de ce procès et « on aurait été plus grand si le commanditaire de l’affaire, Blaise Compaoré avait été là pour s’assumer et s’expliquer ».

Les accusés disposent de 15 jours pour interjeter appel selon le président du tribunal.

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