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Politique

Niger : Bazoum renversé, la CEDEAO menace, les putschistes restent campés sur leur position

AWR

Le Niger est dirigé depuis quelques jours par des militaires qui ont renversé Mohamed Bazoum après un coup d’Etat réussi. Dans la foulée, les institutions sous régionales et la communauté internationale ont réagi tout en mettant la pression sur la junte de céder le pouvoir. Mais cette dernière n’entend pas fléchir.  

 

Elu en février 2021, Mohamed Bazoum n’est plus le président de la République du Niger. Il a été renversé par un coup d’Etat militaire intervenu tôt dans la matinée du 26 juillet 2023. Un coup de force mené par le général Abdourahamane Tiani qui a créé le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et qui s’est autoproclamé chef de l’Etat. Avant le coup d’Etat, ce haut gradé de l’armée était le patron de la garde présidentielle, et donc un des hommes de main du président déchu. Les militaires justifient leur acte par la dégradation de la situation sécuritaire du pays, la mauvaise gouvernance économique et sociale des dirigeants. « Ce coup d’Etat lancé contre mon gouvernement par une faction de l’armée le 26 juillet, n’a aucune justification, s’il réussit, il n’aura que des conséquences dévastatrices pour notre pays, notre région et le monde entier », réplique le successeur de Issoufou Mahamadou, plus d’une semaine après son éviction.

Et comme on pouvait s’y attendre, la prise du pouvoir par les armes au Niger a suscité des réactions partout ailleurs notamment sur le continent. En effet, 4 jours après le putsch, les dirigeants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), se sont réunis à Abuja au Nigéria pour un sommet extraordinaire sur la situation au Niger. A l’issue de cette réunion de crise, les chefs d’Etat et de Gouvernement de la communauté ont donné un ultimatum d’une semaine aux putschistes pour rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays, tout en affirmant ne pas exclure une éventuelle intervention militaire pour le retour à la normale.

Par ailleurs, le Niger a été suspendu de toutes les institutions économiques et financières. Cependant, cette pression de l’institution sous régionale et même de la communauté internationale ne semble pas impressionner Abdourahamane Tiani et ses hommes qui jusque-là restent campés sur leur position. L’Union Africaine (UA) par la voix de son président, le Comorien Azali Assoumani a appelé à la libération de Mohamed Bazoum et le rétablissement de l’ordre constitutionnel. « Je m’associe à l’Union Africaine pour condamner ce qui s’est passé au Niger et recommander le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la libération du président Bazoum et sa famille », a laissé entendre ce dernier à la tribune du sommet Russie-Afrique.  Même son de cloche du côté des Nations Unies qui se disent solidaires du gouvernement nigérien démocratiquement élu, et du peuple nigérien.

Les militaires disent niet

La junte tient toujours les commandes du pays et qualifie les sanctions de la CEDEAO d’injustes et inhumaines, visant à paupériser les nigériens. « Le CNSP rejette en bloc ces sanctions et refuse de céder à toute menace d’où qu’elles viennent. Nous refusons toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger », a martelé le Général Tiani le 3 Août lors d’une adresse à la nation, à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance du pays.  A l’en croire, l’action du CNSP est motivée par la seule volonté de préserver le Niger.

Soutenant leur voisin, les gouvernements de transition du Mali et du Burkina Faso ont exprimé leur solidarité fraternelle au peuple nigérien qui a décidé en toute responsabilité de prendre son destin en main et d’assumer devant l’histoire, la plénitude de sa souveraineté. « Toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali », a averti le Colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien dans un communiqué conjoint.

L’institution sous régionale a-t-elle perdu la face ?

Ce coup de force au Niger s’apparente à une nouvelle équation pour la CEDEAO qui joue sa crédibilité face au refus catégorique des putschistes de remettre le pourvoir, comme ce fut le cas au Mali, en Guinée et au Burkina ; et face surtout aux soutiens nigériens qui n’approuvent pas l’idée du recours à la force. L’organisation est visiblement déterminée à intervenir militairement au Niger, même si elle n’a pas encore réagi après l’expiration de l’ultimatum donné au CNSP. Récemment, les chefs d’Etat-Major des armées des pays membres de la CEDEAO se sont retrouvés au Nigéria pour peaufiner une stratégie d’intervention militaire au Niger. Mais plusieurs interrogations subsistent quant à la faisabilité d’une telle initiative. Justement parce qu’au sein de l’organisation sous régionale, les voix ne sont pas unanimes sur la question et beaucoup émettent des réserves. Le duo Mali-Burkina farouchement opposé à une intervention par la force en est une illustration parfaite. Dans ces conditions, plusieurs observateurs et analysent s’interrogent sur les moyens dont dispose la CEDEAO et la stratégie qu’elle adoptera face au cas du Niger.

Pour l’heure, Mohamed Bazoum et sa famille sont aux mains des militaires. Nous y reviendrons.

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