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Société

Madagascar | Angélique Décampe Razafindrazoary, militante environnementale menacée de mort

Maminirina Rado

Une militante de plus dans le collimateur de la « mafia environnementale » à Madagascar. Depuis le 5 juillet, la vie d’Angélique Decampe Razafindrazoary, présidente de l’association « Razan’ny Vohibola », est menacée par des exploitants illégaux de la forêt de Vohibolo. Située dans l’est du pays, celle–ci abrite encore un joyau primaire dont la fragilité est soumise à une forte pression d’année en année par des coupes et des exploitations malgré son statut d’aire protégé. Depuis au moins deux ans, l’association n’a de cesse d’alerter les autorités locales et nationales. Mais le 5 juillet dernier, des individus sont venus chez Angélique Decampe pour l’intimider, en apparence. Sauf que l’un d’eux l’a menacé de mort, en faisant de « sa fille une orpheline », selon les propos de l’individu. Sentant le danger, elle a tout de suite lancé une alerte sur « facebook », qui a été relayée par plusieurs activistes et organismes pour la protection de l’environnement.

Pour l’instant, l’affaire semble être en stand–by. Quand la présidente de « Razan’ny Vohibola » et une représentante de l’ONG Indri se sont rendus chez le directeur régional de l’environnement de la région Antsinana, celui–ci a été introuvable. Voilà ce qui résume la situation des militants pour l’environnement dans la Grande Île. Emprisonnement sans motif valable, assassinat, menaces et parfois proposition d’argent, isolent ces individus qui prennent d’énormes risques. Le symbole de cette lutte est Henri Rakotoarisoa, tué lors d’un tabassage en règle par une quarantaine d’individus dans le district de Moramanga. C’était en 2022. L’affaire a fait grand bruit, parce qu’il s’agissait de la mort d’un homme de 70 ans. Son sacrifice pourrait être vain au train où vont les choses. Puisque dans des réserves comme le Kirindy, dans la région du Menabe à l’ouest, des hectares sont défrichés pour laisser place à des cultures de maïs ou d’arachides.

Henri Rakotoarisoa, militant malgache de l’environnement tué en 2022

Selon des spécialistes environnementaux et les habitants du coin, des grandes sociétés de production de boissons et de snacks appartenant à des étrangers seraient derrière ces destructions d’aires protégées. Et ce, sous le regard impuissant des populations de base. Quant aux autorités, leur complicité n’est pas à écarter jusqu’à preuve du contraire ou bien ils subissent des pressions en haut lieu et ne peuvent agir. Ce phénomène converge avec les déplacements de la population touchée par la famine venue du sud. Cette dernière est une main d’œuvre toute trouvée et très bon marché pour ces exploitants illégaux. Par peur de représailles, personne n’ose faire des témoignages ou s’opposer. Au trafic de bois précieux et d’espèces endémiques, s’ajoute le défrichement pour en faire une culture de la forêt.

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