Un ouvrage de grande envergure est en cours de réalisation à Kraké, une localité située dans la commune de Sèmè-Podji au sud-est du Bénin. Il s’agit du Pipeline Export Niger-Bénin (PENB). Une infrastructure dont la construction a démarré depuis plusieurs mois. Après achèvement, elle permettra de transporter le pétrole brut du Niger vers le marché international via le Bénin.
Nous sommes sur un site de plusieurs dizaines d’hectares à Kraké, un village de l’arrondissement de Tohouè dans la commune de Sèmè-Podji, à environ 35 km de Cotonou la capitale économique du Bénin ; et à 10 km de la frontière bénino-nigériane. C’est ici que se construit la station terminale du Pipeline Export Niger-Bénin. Un système de transport par canalisation pour évacuer le pétrole brut produit à Djiffa au Niger vers le marché international via Sèmè-Kraké au Bénin.
Ce 12 décembre 2022 comme tous les jours¸ les ouvriers (Béninois pour la plupart) sont à l’œuvre de façon ordonnée au niveau des différentes sections. Les responsables de l’entreprise chinoise chargée de l’exécution de travaux s’affairent de leur côté pour accueillir le Ministre des Mines, Samou Seidou Adambi et certains membres de son cabinet. Quelques minutes plus tard, les hôtes de ce lundi matin sont accueillis par Zhou Zuokun, administrateur général du CNPC-Niger et de Jin Jinsong, administrateur Général WAPCo-Bénin et WAPCo-Niger. Après le briefing, ils vont avec l’aide des guides de circonstance et d’un interprète, visiter quelques importantes installations du chantier, notamment les citernes de pétrole brut (100.000 m3 chacun). Sur les 4 prévues pour être construites sur la station de terminale de Kraké, 3 sont presque achevées. En dehors de la station terminale, ce projet est constitué de deux (02) stations de pompage à Gogounou (Gogounou) et à Tchatchou (Tchaourou) et vingt-quatre (24) vannes.
Les travaux qui sont déjà exécutés à plus de 62%, ont démarré sur ce site en mai 2021 et suivent leur cours normal. A en croire le ministre des Mines, le chronogramme établi dès le départ est respecté, malgré le retard dû à la crise sanitaire. Et les chinois mettent tout en œuvre pour tenir dans le délai. « On va strictement respecter les délais. Je suis convaincu que la station sera mise en service comme prévu dans le calendrier », a rassuré l’un des responsables de l’entreprise en charge du chantier. Il promet que d’ici le début de l’année 2024, les premiers barils de pétrole partiront de Sèmè-Kraké. Un comité interétatique est mis en place et suit l’évolution du chantier, tant dans la partie béninoise que dans la partie nigérienne.
Bref aperçu sur le projet
D’un coût global de 608 milliards francs cfa, le projet de Pipeline Export Niger-Bénin financé par l’entreprise chinoise WAPCo est d’une longueur totale de 1980 km dont 675 km sur le territoire béninois. L’ouvrage est d’une capacité de transport de 4,5 millions de tonnes et 35 millions de barils de pétrole par an.
Sur la partie terrestre, le pipeline traversera les départements de l’Alibori, du Borgou, des Collines, du Plateau et de l’Ouémé, dix-sept (17) communes et cent cinquante-deux (152) villages/villes. La section maritime longue de 15 km sera équipée d’un système d’amarrage à point unique, qui permettra de charger les navires pour l’exportation.
Un projet à fort impact socio-économique
La réalisation d’un tel projet a généré des milliers d’emplois pour les Béninois, en particulier les jeunes techniciens sorties des lycées et universités. Les localités qu’il traversera bénéficieront de la construction d’infrastructures communautaires telles que des centres de santé, des écoles et des espaces de divertissement.
Le Bénin tirera plus de 300 milliards de francs cfa de l’exploitation de ce pipeline sur 20 ans, en termes de recettes et droits de transit.
