Cinématographie : « Le ballon d’or », un long métrage qui illustre les péripéties des footballeurs africains qui deviennent des stars

Situé à quelques kilomètres de Cotonou précisément dans la commune d’Abomey-Calavi,  l’espace art et culture « Le Centre », propose aux cinéphiles chaque premier vendredi du mois, la projection de films exclusivement africains à travers le programme ‘’Wa Cinéma’’. La dernière programmation est titrée : «le ballon d’or », signé  du franco-guinéen Cheik Doukouré.  Sortie en 1994, l’œuvre raconte l’histoire du parcours de combattant de ces jeunes footballeurs africains qui débarquent en Europe et parviennent à tirer leur épingle du jeu.

« Le ballon d’or » est inspiré du parcours de l’ex-international malien Salif Keita, premier ballon d’or africain en 1970. C’est une comédie dramatique, une histoire émouvante du jeune acteur guinéen Aboubacar Sidiki Soumah, appelé di BANDIAN. A l’image de beaucoup d’enfants de sa génération, il rêve de devenir un footballeur professionnel accompli. Pour ce faire, il se confie au vieux sorcier Lamua Kouvate(Sara) qui lui prédit un avenir radieux. Ce dernier lui propose des potions magiques pour  l’aider à  polir son talent.

L’aventure a commencé quand un médecin qui travaille dans sa localité lui a offert un ballon en cuir. Durant la projection de cette histoire vraie mêlée à de la fiction pour agrémenter le scénario, BANDIAN âgé d’environ 10 ans et passionné du ballon rond  s’expédie à Conakry la capitale guinéenne. Avec ses amis de quartier qui le surnomment ‘’le turbo de Makono’’, il prendra part à des tournois au cours desquels il se révèle comme un joueur d’avenir. Malgré les nombreuses difficultés rencontrées sur le chemin et les machinations pour le décourager, il travaille dur et réussit à convaincre des recruteurs étrangers sur son talent.

Habib Hammoud dit Bachir fait signer au gamin en or, un contrat de stage à Saint-Etienne, un club de première division française, comme ce fut le cas pour Salif Keita au début de sa carrière. Ainsi débute pour BANDIAN une carrière internationale prolifique. « Nous avons choisi ce film pour montrer tout ce que nos footballeurs que nous adulons traversent avant d’en venir là. C’est pour révéler une autre facette du football africain qu’on ne voit souvent pas, c’est-à-dire les forces invisibles. C’est également pour montrer qu’il y a plus de 20 ans, on avait des films de qualité en Afrique, ce n’est pas maintenant que les réalisateurs font cet effort», a fait savoir Salinas Hinkati, coordonnateur du programme ‘’Wa Cinéma’’.

Serge Allagbé s’est dit particulièrement fier de participer à ces projections cinématographiques qui  montrent un fragment des réalités africaines. « J’ai trouvé que c’est un très bon film qui nous replonge dans l’actualité de la jeunesse d’aujourd’hui. Le football est devenu un moyen de réalisation sociale et d’épanouissement», confie-t-il. Pour Martial Boko,s’il y a une leçon à tirer de cette projection, c’est que « dès qu’on a une chance, il faut être prêt à la saisir ».

Crédit Photo : DR