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Société

PROTECTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES : LE BURKINA FASO ET LE GHANA AU SUJET DE LA MIGRATION DES POISSONS

Avec notre correspondant Franck Aristide GEFA

Une vue du présidium à la commémoration de la JMPM

Le Burkina Faso a marqué d’un cachet officiel sa première édition de la journée mondiale des poissons migrateurs, célébrée le samedi 21 Mai dernier. L’évènement commémoré de façon conjointe avec le voisin du Ghana, a réuni les experts des deux pays à l’université Joseph Ki Zerbo de Ouagadougou autour du thème « CONNECTER LES POISSONS, LES RIVIERES ET LES PEUPLES ».

Célébrer la migration des poissons peut paraitre comme un évènement « bizarre » pour la plupart des gens qui n’ont entendu ce thème pour la première fois qu’en 2022. Pourtant, ce thème fait partie de la convention sur la conservation des Espèces Migratrices appartenant à la faune sauvage, ratifiée par le Burkina Faso le 9 octobre 1989 et le Ghana le 19 janvier 1988. En entérinant cette convention, les parties dont le Burkina Faso et le Ghana, ont reconnu le besoin de prendre des mesures en vue d’éviter qu’une espèce migratrice ne devienne une espèce en danger selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Jacques SOMDA, chef de programme UICN Burkina

Si des efforts ont été faits pour les espèces migratrices terrestres, à travers la création de couloir de migration, les espèces migratrices aquatiques n’ont pas reçu la même attention. C’est donc le cas des poissons migrateurs, éléments essentiels de la santé des cours d’eau, importants pourvoyeurs de revenus aux acteurs de la filière pêche, et de protéines aux populations.

Le public qui a effectué le déplacement pour suivre les débats

C’est ainsi qu’au regard de la faible attention accordée aux poissons migrateurs par les acteurs des pêcheries, l’UICN et ses partenaires ont entrepris de lancer la célébration de la Journée Mondiale de Migration des Poissons au Burkina et au Ghana. Sans migration de poisson, la population ou la survie des espèces migratrices de poissons est menacée. Sans migration des poissons, l’état de conservation de certains écosystèmes est compromis. Sans migration des poissons, la satisfaction des besoins de la population en protéine animale et d’origine poisson est elle aussi compromise. Sans migration des poissons, une frange de la population du Burkina Faso et du Ghana dont l’activité principale est la pêche, sera à un pas du cercle vicieux de la pauvreté, selon les experts. Et le thème choisi pour la journée « CONNECTER LES POISSONS, LES RIVIERES ET LES PEUPLES » résume parfaitement tous ces points.

L’UICN dont la vision est « un Monde juste qui valorise la nature » et ses partenaires se sont engagés à faire un plaidoyer en faveur des espèces de poissons migrateurs afin d’offrir plus d’opportunités à la conservation et la valorisation des ressources halieutiques en Afrique centrale et occidentale.

Diversité

Le Burkina Faso compte près de 2000 plans d’eaux dans lesquelles on rencontre environ 128 espèces de poissons répartis entre 67 genres et 29 familles (Silga, 2021). Cette richesse piscicole est fonction du type de plan d’eau et varie également en fonction des bassins hydrographiques (Ouedraogo et al., 2015, 2000 ; Mano, 2016, Mano et al., 2019 ; Meulenbroek et al., 2019 ; Minougou et al., 2021).

Du poisson vivant en Aquarium

La situation des poissons migrateurs est des plus ambigüe du fait du manque de données détaillées sur ces espèces. En 2014 des études menées par Colleen et son équipe concluaient que dans presqu’un tiers de toutes les eaux douces, les espèces sont menacées d’extinction et que les poissons migrateurs sont disproportionnellement menacés par rapport aux autres groupes de poissons. Ainsi donc, à l’échelle mondiale, les poissons migrateurs d’eau douce ont diminué en moyenne de 76%.

Philippe SAWADOGO-Directeur Général des Ressources Halieutiques au Ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques représentant le ministre

En ce qui concerne le Burkina Faso les chiffres ne sont guère meilleurs car si en 1966, sur la base d’un inventaire partiel réalisé par ROMAN, le pays comptait 121 espèces de poissons, de nos jours, la compilation des inventaires réalisés au niveau national, hormis la région de l’Est pour cause d’insécurité, affiche seulement 82 espèces. Ce qui laisse présager une disparition éventuelle de plusieurs espèces selon le ministère en charge des ressources halieutiques.

Du poisson fumé présenté au public

Les ressources halieutiques constituent une source de protéines de haute qualité qui contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la création d’emplois et de revenus au profit des populations. En 2021, le Burkina Faso a consommé 193.160 tonnes de produits halieutiques dont 16% sont issus de la production nationale et 84% des importations. Ces chiffres révèlent un défi majeur dans l’accroissement et la gestion durable de la production halieutique du Burkina Faso…

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