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Bénin | Biennale Ouidah 2022 : Dialogue entre les communautés scientifiques et les communautés vodoun

Louis Tossavi

La biennale Ouidah 2022 arts et cultures vodoun s’est déroulée du 5 au 16 Août dernier au palais royal d’Agondji dans la cité des Kpassè. Elle a réuni des dignitaires venus de toutes les régions du Bénin, des chercheurs, universitaires et différents acteurs culturels d’autres nations notamment la France, la Suisse, Haïti, le Nigéria pour ne citer que ceux-là. Les causeries ont porté sur le dialogue entre la science et le vodoun.

Contribuer à mettre en exergue le rôle catalyseur du vodoun dans la libération des chaînes de l’esclavage. C’est l’un des objectifs de la biennale Ouidah 2022 qui a pris ses quartiers au palais royal d’Agondji dans ladite commune. L’enceinte royale a drainé du beau monde le 11 Août dernier pour la présentation du ‘’work in progress’’ des ateliers d’arts visuels et des performances d’artistes.

En rappelant que l’Afrique est de culture vodoun, sa Majesté Daagbo Hounon Houna II, chef spirituel suprême du culte Vodoun a témoigné sa reconnaissance à toutes les nations ayant en partage le vodoun et qui ont fait acte de présence à Ouidah.

Pour Silvana Moï Virchaux, présidente du Laboratorio Arts Contemporains et membre de l’équipe d’organisation, la biennale Ouidah 2022 est un projet de coopération agissante entre sa structure et la communauté vodoun du Bénin. En effet, en s’inscrivant dans le temps et l’espace, la biennale Ouidah donne au vodoun un nouveau souffle en mettant un accent sur la dimension artistique des masques, des costumes, des divers accessoires. « C’est un mariage de raison et de cœur entre Laboratorio Arts Contemporains et les communautés vodoun du Bénin. Mon souhait est que ce mariage dure en temps, en affection et en prospérité », a-t-elle déclaré.

L’évènement a été marqué par plusieurs autres activités telles que des journées d’études scientifiques, des spectacles, des soirées cinéma ; sans oublier les offrandes et les rituels à certaines divinités du panthéon vodoun. La biennale Ouidah 2022 a eu comme marraine, Emmelie Prophète, Ministre de la Culture et de Communication de Haïti.

 

A suivre, les réactions de quelques-uns des participants

Lylly Houngnihin, directrice exécutive du Laboratorio Arts Contemporains.

‘’ Qu’on déploie le vodoun au-delà de l’aspect religieux ’’

Crédit Photo : Louis Tossavi/AWR

« Laboratorio a inscrit son action à la frontière de la recherche scientifique et de la création artistique contemporaine. La biennale de Ouidah 2022 est un projet de territoire. En 2021 on a fait une enquête diagnostic sur le territoire de Ouidah. Nous avons articulé le projet en prenant en compte le contexte et les contraintes du territoire qui nous accueille. Il y a plein d’activités préparatoires qui ont abouti au format de la biennale. Nous avons prévu des ateliers thématiques parce qu’un des actes de la biennale est de mettre en dialogue la communauté scientifique universitaire avec les communautés vodoun, qui travaillent quotidiennement à conserver le patrimoine lié aux arts et cultures vodoun. Nous sommes en train de faire un travail de plaidoyer pour que dans les recherches scientifiques, les archives orales soient légitimées dans les travaux.

Après la biennale, le comité scientifique va déterminer les thématiques qui seront abordées tout au long de l’année 2023. A partir de là, nous allons continuer ce travail de plaidoyer pour qu’on déploie le vodoun au-delà de l’aspect religieux. Le vodoun a été énormément diffusé comme entité religieuse, ce qui est vrai. Mais pour nous, le vodoun est plus que ça. C’est notre civilisation, notre identité, il y a une esthétique, un savoir-faire, une politique, une économie.

Nous avons travaillé sur un format pré biennale qui s’appelle « Les rencontres d’ici et d’ailleurs » et la thématique principale, c’était de suivre l’itinéraire des afro descendants depuis la période de l’esclavage jusqu’à nos jours. Nous avons travaillé à constituer une base de données qui nous a permis d’articuler ce projet tel qu’il est présenté.

 

Ivonne Gonzalez, avocate de formation et artiste Cubaine vivant en Suisse

’Notre ancestralité est en Afrique’’

« J’ai été invitée parce que depuis quelques années, je mène des activités, un projet sur lequel je m’active pour que les jeunes apprennent à rendre visible la culture africaine et des afro descendants. J’ai été invitée pour travailler avec le comité scientifique de la biennale parce que je suis également pratiquante du vodoun dans ma famille à Cuba. Je crée des performances au niveau artistique par rapport au manque ou à la sous-représentation des artistes africains et des afro descendants dans l’art contemporain. Pour un peu mettre à sa place l’art des Africains, pour ne pas être objet mais sujet de l’art, des créateurs.

Ce qui m’a beaucoup plu ici, c’est que je me suis retrouvée tout de suite dans les chants des femmes de chœur. C’est le même accent. Nous partageons le même accent, les mêmes divinités. Notre ancestralité est en Afrique. Donc dès qu’on arrive au berceau, on ne peut que se sentir bien.

Je suis venue chercher une collaboration pour avoir une divulgation concrète des arts et cultures vodoun au niveau planétaire. Le fait d’être avec le comité scientifique permet de ‘’dédiaboliser’’ toutes les informations, tous les apports qui peuvent être faits sur la culture vodoun ».

 

Erol Josué, artiste, prêtre vodoun, directeur général du bureau national d’ethnologie en Haïti

 ‘’ C’est à travers le vodoun qu’on peut arriver à nous faire connaître’’

Crédit Photo : Louis Tossavi/AWR

« C’est une rencontre qui est importante. Nous sommes dans l’année des afro descendants. C’est important pour nous de revenir à la source. Je ne suis pas né au Bénin mais c’est un pays qui m’habite. Nous allons poursuivre et renforcer nos rapports avec le Bénin, l’Afrique. Je suis arrivé ici aussi pour apporter un plaidoyer pour une réparation, une justice métaphysique. On a besoin de l’Afrique, on a besoin des autres pays et surtout pour continuer ce plaidoyer. Quand je parle de justice métaphysique, c’est par rapport à l’histoire qu’on partage avec les autres pays africains ou des Caraïbes.  C’est à travers la culture profonde, le vodoun qu’on a dans les gènes comme richesse patrimoniale, qu’on peut arriver à nous faire connaître ».

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