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Politique

Bénin : Démission historique du président de la Cour Constitutionnelle, réactions populaires!

par Louis Tossavi

Joseph Djogbénou n’est plus le président de la Cour Constitutionnelle du Bénin. Il a déposé le tablier le 12 juillet 2022 à moins d’un an de la fin de son mandat à la tête de l’institution. L’information a circulé sur les réseaux sociaux et a été dans la foulée confirmée par le secrétaire général de la Haute Juridiction, Gilles Badet à travers un communiqué.

 

C’est bien la première fois dans l’histoire politique du Bénin, avec plus de 30 années de pratique Constitutionnelle, qu’un président de la Cour Constitutionnelle renonce à ses fonctions de plein gré.

Si la démission de Joseph Djogbénou n’est pas une surprise pour la grande majorité des Béninois, beaucoup s’interrogent néanmoins sur les mobiles de cet acte inédit. « Que s’est-il passé ? Est-ce qu’il y a eu un précédent ? C’est bizarre qu’un président de la Cour Constitutionnelle démissionne ainsi. Je suis pris de court », s’exclame Cosme Tossou. « C’est certainement le souhait du chef de l’Etat. Il est assez responsable pour respecter ses décisions », analyse Crépin Kindossi. Bertrand Sovi estime pour sa part que c’est un jeu politique bien planifié. « Eux ils savent ce qu’ils font. Vous allez constater qu’avant que cette démission n’intervienne, il est allé voir le président de la République, donc certainement ils se sont parlés », a-t-il rappelé. Pour Justine Adjoua, Dogbénou « est un homme de droit, peut-être qu’il y a des choses qu’il n’admet pas, ou peut-être pour une promotion en vue ».

L’ancien président de la Cour Constitutionnelle, Me Robert Dossou s’est aussi prononcé sur cette actualité et trouve que son successeur ne peut pas démissionner au hasard. « S’il y a des raisons qui le poussent à démissionner, il peut démissionner, cela ne pose aucun problème. Nous sommes dans un système politique et puis on ne fait rien au hasard », a-t-il souligné.

 

Que prévoient les textes dans ce cas de figure ?

Selon le règlement intérieur de la Cour Constitutionnelle, précisément en son article 9, « en cas de vacance de la présidence de la Cour Constitutionnelle par démission, décès ou toute autre cause, la Cour élit un nouveau président ou un nouveau vice-président dans le mois qui suit l’évènement intervenu et ce, en application des dispositions de l’article 12 de la loi organique de la Cour ». Ainsi suivant cette disposition, le conseiller remplaçant de Joseph Djogbénou sera désigné dans les prochains jours, s’en suivra l’élection du nouveau président de la Cour Constitutionnelle.

Quid du remplacement

Se prononçant sur la procédure de remplacement de Joseph Djogbénou, Théodule Nouatchi attaché de recherche en Droit Public, en s’appuyant sur la loi organique et le règlement intérieur de la Cour précise : « Il y a l’article 15 de la loi organique qui prévoit la démission de tout membre. Tel que c’est dit, lorsque spontanément un membre vient à démissionner, il produit sa démission au président qui avise, qui saisit le président de la République ou le président de l’Assemblée Nationale selon l’organe de désignation pour pourvoir à son remplacement dans les deux mois qui suivent ».

Et pour succéder à l’agrégé de Droit Privé de l’Université d’Abomey-Calavi, plusieurs noms circulent dont celui de l’ancien président de l’Assemblée Nationale Me Adrien Houngbédji.

L’enseignant retourne dans sa famille pour mieux préparer des challenges futurs ?

Le 13 juillet, au lendemain de sa démission, l’ancien avocat personnel de Patrice Talon a remis le maillet de l’institution au vice-président Razacky Amouda qui va assurer l’intérim pour quelques jours. « Le moment est venu de nous séparer au plan institutionnel, mais le moment n’arrivera jamais de nous séparer sur le terrain des objectifs républicains, ailleurs un jour peut-être », a déclaré le président démissionnaire au cours de la cérémonie de passation de service.

Selon plusieurs observateurs et analystes politiques, Joseph Djogbénou aurait certainement démissionné en vue de préparer les prochaines échéances électorales (les législatives de janvier 2023 et plus tard la présidentielle de 2026). D’ailleurs lors d’une conférence de presse qu’il a animée après sa démission, Joseph Djogbénou a annoncé son retour dans sa famille. « Dans la vie, ce ne sont pas les positions qui comptent. Dans la vie, ce sont les objectifs qui comptent. Les objectifs dans une société démocratique sont essentiellement politiques. Je voudrais donc très formellement et publiquement vous inviter à comprendre que j’ai souhaité reprendre l’engagement politique là où je l’avais laissé. Il est nécessaire de retrouver sa famille politique et la mienne c’est l’union progressiste. », a-t-il fait savoir face à la presse nationale et internationale. A la question sur ses prochaines ambitions politiques, Joseph Djogbénou répond : « Je suis candidat à tout ce que mon parti me demandera de faire ». Des propos qui viennent corroborer les rumeurs d’une démissionné loin du hasard.

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