Bénin | Fin de l’acte 2 de l’exposition des trésors royaux : La prochaine destination des œuvres contemporaines dévoilée
Louis Tossavi
Les rideaux sont définitivement tombés le 28 Août 2022 sur l’exposition diptyque, « Art du Bénin d’hier à aujourd’hui, de la Restitution à la Révélation », rouverte le 15 juillet dernier sur demande des Béninois de la diaspora et certains passionnés des arts. Un clap de fin qui a connu une grande affluence comme lors du premier acte.
Pour le dernier jour de l’exposition, les visiteurs venus du Bénin et d’ailleurs ont pris d’assaut déjà à 12h la présidence de la République pour un dernier tour. Sur l’esplanade extérieure du palais de la Marina, pendant que les éléments de la Garde Républicaine s’affairaient à fouiller minutieusement les visiteurs, certains retardataires scotchés à leurs téléphones portables tentent sans désemparer de prendre leurs réservations en ligne, mais avec quelques difficultés d’accès à la plateforme créée à cet effet, tant la connexion internet faisait défaut. Il sonnait pratiquement 16h, alors que les portes de l’exposition vont rigoureusement se refermer à 18h30.
A l’intérieur et dans les jardins de la présidence de la République, certains se précipitent pour immortaliser ce passage dans l’enceinte de la plus grande institution du pays à travers quelques séances photos. Dans cette précipitation, d’autres distraits, se mélangent les pas au point de perdre parfois l’équilibre. A cause de la hauteur des talons de sa chaussure, cette dame a glissé dans les escaliers donnant accès à la salle d’exposition. Avec promptitude, les sapeurs-pompiers en position d’alerte la déposent dans un fauteuil roulant pour libérer le passage face à l’affluence du dimanche soir. « L’heure du seigneur est la meilleure. On a fait des rendez-vous sur rendez-vous, aujourd’hui ça a marché. Je tiens à voir ça, je l’ai vu et je suis contente », se réjouit Anne-Marie Faton venue d’Abomey-Calavi, à quelques kilomètres de Cotonou. Comme elle, Géraud Yaï venu de Savè au centre du pays est aussi content d’avoir visité les 26 trésors royaux ramenés de la France. « J’ai vu les trésors royaux que je voulais voir. Je tenais aussi à venir à la présidence pour une première fois », a-t-il confié.
Pour Alain Godonou, l’un des deux commissaires de cette exposition qui a drainé du monde, ce fut un succès. « Voir son rêve réalisé, il n’y a pas mieux dans une vie d’homme et c’est ce que je vis », a-t-il laissé entendre.
35 mille visiteurs provenant de 74 pays
En faisant le bilan de l’acte 2 de cette exposition des trésors royaux et des œuvres contemporaines le 28 Août 2022, le Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts a souligné que cette deuxième phase a donné l’occasion à environ trente-cinq mille (35.000) visiteurs de faire cette expérience avec une moyenne de plus de mille sept-cents (1700) visiteurs par jour. Les visiteurs ayant leur lieu de résidence établi hors du territoire béninois représentent 45% de l’effectif total.
Selon des chiffres de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSTAD), les visiteurs proviennent de soixante-quatorze (74) pays, tous les continents confondus. Et sur les 74 pays, en dehors du Bénin, la France vient en tête avec 8.630 visiteurs. « Cette expérience nous permet d’être témoins d’un instant, en mode préfiguration, de l’implémentation de la mission du Musée d’Art Contemporain de Cotonou et de la Réunion des musées publics dont l’objectif est de révéler le potentiel créatif des artistes béninois, de leur offrir un environnement propice au développement de leurs arts. », a déclaré Jean-Michel Abimbola lors de la clôture.
La Marina et après ?
Après l’exposition diptyque, les trésors royaux partiront pour Ouidah dans les prochains mois et seront exposés au musée international de la mémoire et de l’esclavage, au Fort Portugais dans la villa du Gouverneur. Pour ce qui concerne les œuvres contemporaines, elles prendront la direction du Maroc pour une exposition itinérante, sur demande des autorités de ce pays.
Mais avant tout ceci, quelques étapes restent à franchir, à savoir : le démontage, le shooting photo et la mise en caisse. « Nous allons commencer le démontage de l’exposition, réaliser un reportage photographique pour avoir les photos de ces 26 œuvres qui nous appartiennent. Nous n’avons pas eu le temps de faire le shooting photo. Les photos que nous utilisons pour le moment nous ont été cédées lors de la restitution par le musée du Quai Branly. Maintenant que les œuvres sont acclimatées, nous allons installer un studio photo pour faire le shooting de ces 26 œuvres pour pouvoir les disposer dans les droits », explique Alain Godonou, spécialiste du patrimoine et responsable du ‘’Programme Musée’’ à l’agence nationale de promotion des patrimoines et du tourisme.
