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Culture Africaine : Le vodoun, une marque de persévérance face aux adversaires du développement

Avec notre correspondant Martial Olou

Si tout le monde s’accorde à affirmer que l’Afrique est le berceau de l’humanité, le Bénin a toujours été considéré comme le berceau du vodoun, une religion qui s’est au fil des années, répandue et s’est imposée comme  une identité culturelle. Pour le mettre  en valeur, les autorités  ont décidé à travers une loi, de lui consacrer une journée. La date du 10 janvier a donc été instituée. Dignitaires et adeptes des divinités du panthéon vodoun en profitent pour mettre en lumière l’immensité de la grandeur de cette tradition africaine.  Africa World Radio s’est intéressé au sujet et revient notamment sur les origines de cette fête, les divinités souvent à l’honneur ainsi que leurs bienfaits.

 La fête des religions endogènes s’est encore une fois déroulée ce 10 janvier 2022 au Bénin. Cette année, c’est la commune de Ouidah située à près de 40 km de Cotonou la capitale économique qui a abrité les manifestations officielles. Autorités politico-administratives, dignitaires, adeptes et des milliers d’invités du Bénin et d’ailleurs, ont communié avec les ancêtres à la plage de la localité.

Mais il est curieux de savoir  que près de 30 ans après, les avis sont toujours partagés sur les personnalités qui sont les ‘’pères’’ du 10 janvier au Bénin. Bismark Gbédji, étudiant à l’école nationale d’administration et de magistrature (Enam) de l’université d’Abomey-Calavi  avoue ne rien connaître du 10 janvier et ses origines. Selon ce qu’il a toujours appris, c’est une fête initiée par les anciens chefs d’Etat Nicéphore Soglo et feu Mathieu Kérékou. Jacques Amoussou étudiant en géographie insiste sur le fait que  le 10 janvier est l’initiative de Nicéphore Soglo pour rendre hommage aux  dieux  vodoun qui l’ont épargné d’un malheur dans les années 90, alors qu’il venait d’accéder au pouvoir.

Selon certains historiens, la fête du vodoun a eu lieu au Bénin pour la première fois en février 1993 à Ouidah à l’occasion de ‘’Ouidah 92’’,  un festival des  arts et du culte vodoun.

Et en dehors du Bénin, le 10 janvier est célébré dans d’autres pays  à travers  le monde tels que le Brésil, le Cuba, le Togo, le Ghana etc où la pratique vodoun est aussi une tradition.

Ils ont été aussi artisans de l’indépendance du vodoun

Décrété en 1992 comme journée nationale des religions endogènes, le 10 janvier a été institué en 1994, comme journée chômée payée en République du Bénin. Cette initiative vient à en croire certains spiritualistes, réhabiliter la religion endogène.

Cependant, il y a des Béninois qui pensent avec conviction que les feus Sossa Adanyro Guèdèhounguè, tout premier président de la communauté nationale du culte vodoun du Bénin (Cncvb) et Daagbo Hounon sont les initiateurs de la fête du 10 janvier. « Ces deux sont les vrais  initiateurs du 10 janvier. C’est après que Soglo a pris une loi pour consacrer cette date et cela a été votée plus tard. Ces médecins traditionnels de haut niveau devraient être consacrés, immortalisés», déclare le vénérable Alphonse Dansou dit Gazozo, guérisseur, spiritualiste et secrétaire général du syndicat national des médecins intellectuels traditionnels et assimilés du Bénin (Synamitraab). Comme lui, ils sont nombreux à penser qu’on doit le 10 janvier à ces dignitaires.

Vodoun, l’identité et la foi des ancêtres

La ville de Ouidah accueille depuis 92 les manifestations culturelles et cultuelles Vodoun. Photo © Martial Olou, Africa World Radio (AWR).

A la question de connaître l’étymologie du mot vodoun, Daagbo Hounon Houna II, chef suprême du ‘’vodoun hwendo’’ et  membre fondateur du cadre de concertation des confessions religieuses du Bénin  a révélé que ‘’vo’’ signifie la tranquillité, le bonheur ; ‘’doun’’, veut dire chercher, puiser, rechercher, consolider. Alors vodoun veut dire, aller à la recherche de la paix et de la cohésion sociale.

A l’en croire, «il n’y a pas une société dans le monde qui n’a pas été  traditionnelle, toute société est à l’origine traditionnelle». Daagbo Hounon Houna II pense que le vodoun représente pour les Africains, les Béninois particulièrement, non seulement leur identité mais aussi et surtout leur foi. « C’est la foi de nos ancêtres. Nous sommes nés dedans et nous y croyons », a-t-il laissé entendre.

Fondateur de l’action inter-religieux pour la paix en Afrique et membre du comité international des peuples autochtones, Daagbo Hounon   rappelle que l’Afrique est le berceau de l’humanité et les citoyens du monde sont les mêmes. « C’est par des positions géographiques que des gens ont de différentes peaux, ils sont sortis de l’Afrique », va-t-il ajouter.

Un trésor, une marque de persévérance

Gbaguidi Ahogla Camir, célébrant de Djowamon, l’union des religions endogènes de Savalou au centre du Bénin, invite les Béninois  à croire  à avoir foi au vodoun. Selon ses explications, c’est la meilleure religion. « J’invite les Béninois à revenir à la source. La bonne chose, c’est dans le vodoun, vodoun n’est pas la sorcellerie», soutient-il.

Yèhouénon Tonafa partage le même avis et recommande en ces termes : « Il faut avoir du respect et de la considération pour les valeurs endogènes. Comme ça,  nous pouvons vivre longtemps comme nos ancêtres et raconter des histoires  à nos descendants».

Lors d’une sortie à l’occasion d’une édition de la fête des religions endogènes, un ancien ministre béninois a expliqué que le vodoun est la marque de la persévérance du peuple béninois face aux  adversaires du développement. Il explique que malgré tout, le Vodoun a su résister à tout en allant s’imposer en Amérique. Il est et doit demeurer un outil de développement selon lui.

Et à Dagbo Hounon Houna II d’appuyer. « Ce que nous avons de plus cher chez nous en Afrique, ce sont nos religions traditionnelles dites endogènes. Près de 75% de la population pratique cette religion, même s’il y a une frange qui va prêcher  dans des Eglises, de retour à la maison, ils vénèrent les ancêtres. Ce qui est important, dès lors qu’ils ont à cœur leur religion, leur foi en la tradition, c’est de tout mettre en œuvre pour que la tradition ne se perde pas en dépit de toute persécution» a-t-il indiqué.

Les divinités à l’honneur le 10 janvier

Le 10 janvier au Bénin est  le jour  où toutes les divinités du panthéon vodoun sont célébrées. Selon plusieurs adeptes et dignitaires, on ne saurait commémorer cette journée sans  Gou ou Ogou, Mami ou dieu de la mer,  Sakpata, Dan, Thron, Atingali, Kokou, Zangbéto, ou encore Hêviosso , une lumière qui identifie et foudroie l’ennemi.

Aux dires du vénérable  Gazozo, un Hounnon quelles que soient, ses merveilles, ne peut célébrer le 10 janvier sans accorder une place de choix à ces divinités.

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