Mali: Retrait des forces militaires françaises, Ouattara dévoile les stratégies à adopter pour combler le vide

C’est désormais officiel. Le retrait des forces militaires françaises et européennes du Mali est acté. Dans les tuyaux depuis plusieurs semaines, cette décision a été faite ce 17 février 2022 au cours d’un dîner de travail à l’Élysée en France. Une rencontre au sommet initiée par le président français Emmanuel Macron en présence de plusieurs dirigeants africains et des partenaires européens. «En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les Etats européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations», évoque l’Elysée dans un communiqué.
Ce départ confirmé des troupes du Mali est diversement apprécié en Afrique. Si ce retrait après 9 ans de lutte contre les djihadistes dans un contexte sécuritaire particulier est applaudit par certains, d’autres font part de leurs inquiétudes et des doutes. C’est le cas du président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Dans une interview accordée à Rfi, il s’est prononcé sur cette actualité. Le dirigeant pense que ce retrait va créer un vide même s’il ne regrette pas la décision des autorités françaises.
A l’en croire, il y a désormais nécessité pour le Mali et les autres pays de prendre de nouvelles mesures pour combler ce vide. « Nous serons obligés d’augmenter nos forces de défense. Nous serons obligés d’accroître la protection de nos frontières, nous serons obligés d’acheter des armes, d’avoir une plus grande professionnalisation. C’est notre devoir aussi. Les armées nationales doivent régler les problèmes sur nos territoires nationaux. C’est notre philosophie et nous ferons en sorte que cela soit. Nous prendrons toutes les mesures possibles. Même si nous devons dépenser 2 ou 3 ou 4 % du PIB pour les dépenses militaires, nous le ferons pour notre protection, parce que sans sécurité il n’y aura pas développement », a-t-il souligné. Le président ivoirien a reconnu que la lutte contre l’insécurité constitue une préoccupation non seulement pour le Mali mais aussi pour le Burkina-Faso, le Niger et les pays côtiers comme le Ghana, le Bénin, le Togo, etc.
Précisons que les troupes françaises vont définitivement lever le camp au Mali, mais elles seront toujours présentes en Afrique de l’Ouest notamment au Niger.